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Médecins avec combinaisons de protection

Projet Résilience Soignants

LA FORMATION POWER-S

Les techniques que vous allez découvrir ici sont issues d'un cursus de formation mis au point suite à la convergence entre la modélisation d'expertise des opérationnels des forces spéciales (médicaux et non-médicaux) et les données actualisées des différents courants de préparation mentale et de psychologie positive existants. Il est ainsi possible que vous puissiez faire le parallèle entre certaines techniques décrites ici et des outils que vous aurez déjà appris dans d'autres formations. Pour avoir moi-même suivi de nombreux cursus de formation dans différents domaines, on se rend rapidement compte que, même si les noms et détails changent, les bases des outils restent souvent les mêmes et s'appuient sur quelques fondamentaux que sont la respiration, la relaxation/dynamisation énergétique, physiologique et musculaire, et l'utilisation de la visualisation mentale. C'est ainsi que la méthode POWER-S s'est définie et affinée ainsi :

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POWERS est une stratégie qui trouve sa source dans plusieurs approches :
 

- Les neurosciences cognitives et comportementales, qui cherchent à comprendre le fonctionnement global du système nerveux, l'étude des mécanismes physiques, bioénergétiques et électriques du cerveau et des réseaux nerveux, et les conséquences des activations et désactivations sur nos comportements, mouvements et processus cognitifs. En particulier, les neurosciences comportementales s'intéressent à la performance naturelle des individus, à leur bien-être et à leur épanouissement, en s'intéressant entre autres à la composante énergétique afin de prévenir l'épuisement (puis la déprime et le burn-out).

- La psychologie positive, où il est question de rétablir un équilibre dans nos filtres perceptuels vers plus de positivité. En effet, nous avons une tendance naturelle en tant qu'être humain à filtrer les éléments potentiellement délétères pour notre organisme ou notre fonctionnement, afin de nous en prémunir. À l’extrême, nous développons une expectation négative appelé catastrophisation, qui consiste à attendre systématiquement le pire de ce qui pourrait se produire, ce qui, d'un point de vue émotionnel, concourt à une augmentation franche de la production d'hormones reliées au système sympathique. Nous filtrons en permanence la réalité en attardant naturellement notre attention sur les points litigieux ou problématiques, qu'ils nous concernent ou pas. En regardant les infos, les inondations dans un autre pays que le notre capteront beaucoup plus notre attention et vont créer un impact émotionnel beaucoup plus fort que le beau temps dans notre propre région. Ce concept se diffuse dans toute notre vie, et c'est pourquoi la volonté première de la psychologie positive est de recréer une balance, en réorientant notre attention vers les éléments satisfaisants de notre vie. Nous réapprenons à nous satisfaire des éléments vécus comme positifs, et à les prendre en compte (étant généralement mis de côté par notre système attentionnel les jugeant comme non intéressant). Le sourire de notre enfant, ou d'un patient, la joie de réussir un acte anodin de notre vie professionnelle reprennent de la place et recréent des émotions positives qui seront cette fois captés par notre système attentionnel, au début volontairement puis au fur et à mesure de manière inconsciente.

 

- La Programmation Neuro-Linguistique, qui étudie l'excellence des comportements au travers de l'expertise des personnes, en se basant sur la modélisation. Modéliser, c'est tirer de l'expérience de personnes compétentes l'essence de ce qui les fait exceller, puis d'en créer une stratégie destinée à potentialiser l'apprentissage d'autres personnes. À ce titre, j'ai modélisé de nombreuses personnes pour comprendre comment ils gèrent une situation difficile : des médecins et infirmiers opérationnels du Service de Santé, mais également du monde civil, des tireurs d'élite des Forces Spéciales … Grace à cela, j'ai pu objectivé une stratégie fondée sur plusieurs éléments qui ont été retrouvé dans la plupart des modélisations, et c'est ainsi qu'est née POWERS.

 

- L'Approche Orientée Solution, qui est un type de coaching ayant pour volonté de sortir le coaché de son espace problème pour l'amener à considérer une situation potentielle où la solution est déjà présente, afin d'objectiver les ressources et actions qu'il a besoin de mettre en place afin d'y arriver. La responsabilisation et la « dévictimisation » sont au cœur de cette approche, puisque la personne est invitée à prendre toute la responsabilité de ses décisions, de ses choix, et à en assumer les conséquences.

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- L'hypnose médicale d'orientation ericksonienne, type particulier d'hypnose fondée sur la volonté de laisser libre cours au sujet de travailler sur ses problématiques avec les outils dont ils disposent et ses ressources internes, après une définition claire d'un objectif cohérent pour lui, en créant une situation favorable (la transe hypnotique) à la mise en place d'un changement. Le but étant de se libérer un temps soit peu des contraintes imposées par les croyances limitantes de la personne, croyances fondées sur des événements filtrés sans remise en question ultérieure.

 

Comme toute stratégie de développement personnel, mon approche se base sur un certain nombre de présupposés fondamentaux :

- La carte n'est pas le territoire : notre vision du monde n'est pas le monde en tant que tel. Les informations inscrites dans nos systèmes cognitifs ne sont qu'une petite partie, évaluée et interprétée, de la réalité du monde. Ceci est vrai pour chaque personne, chaque être vivant de cette planète, ce qui définit une infinité de cartes qui sont toutes différentes les unes aux autres, malgré certaines similitudes. Ce présupposé est essentiel dans le cadre du développement personnel, car cela place chaque personne comme experte de son propre monde, seule à pouvoir définir les ressources dont elle dispose et les actions possibles pour elle. Le coach se place ainsi comme co-expext, expert des outils et techniques qui permettent de faire fructifier ses ressources et trouver les outils les plus affutés pour progresser vers ses objectifs.


- Personne n'est "cassé" de l'intérieur : on part du principe en accompagnement (hors pathologie psychiatrique et/ou problématique anatomique nécessitant un avis spécialisé) que les personnes ont les ressources internes nécessaires à la réussite de leur objectif, souvent bloquées par de nombreuses croyances limitantes qui parasitent le passage à l'action et/ou plombent l'estime de soi.


- Nous ne sommes pas nos comportements : il est nécessaire de dissocier les comportements de nos valeurs profondes et, d'autant plus, de notre identité. Nous ne sommes pas "colériques" ou "tristes". Nous adoptons dans certaines circonstances des comportements en lien avec des processus émotionnels dynamiques tel que la colère ou la tristesse. Cette compréhension est nécessaire pour pouvoir mettre en place des contre-mesures cohérentes avec nos comportements non voulus, sans avoir l'arrière pensée (la croyance limitante) que nous ne pouvons pas changer car "j'ai toujours été comme ça".


- Le corps et l'esprit sont des processus systémiques interconnectés et interdépendants : notre corps et notre cerveau sont forcément interconnectés. Ne pas entretenir l'un va forcément amoindrir les performances de l'autre, et il est ainsi idyllique de penser que l'on peut améliorer ses processus cognitifs sans travailler sur son énergie corporelle. De même, les sportifs de haut niveau savent pertinemment qu'il est essentiel d'avoir un fonctionnement cognitif important avant d'améliorer ses résultats.

Nous allons suivre un plan de cours basé sur les notions de développement personnel du projet POWERS, en débutant par la physiologie, puisque cette dernière est la voie d'accès privilégiée vers les états internes, est préfigure une partie cruciale du développement et de la modification des processus émotionnels.

Le but de la formation POWER-S est double :

- d'une part, vous apporter des techniques de gestion de l'action en tant que telle, c'est à dire la création d'outils immédiatement accessibles lors des phases d'action (plus ou moins chargées en stress), afin de vous permettre de réguler votre activation et vos ressources cognitives durant toute la durée de l'activité, sans risquer de contaminer les actions suivantes et sans apporter un certain résidu émotionnel des actions précédentes. Pour cela, il faudra bien entendu travailler les outils lors de phases de repos, au préalable, afin de les rendre directement utilisables et pleinement opérationnel au moment où vous en avez besoin. Un des outils principaux que nous verrons dans ce cadre est la création de votre bulle d'action, vous permettant de choisir les processus émotionnels et cognitifs les plus cohérents avec l'action à venir, et d'y rester le temps nécessaire, tout en sachant quand sortir de la bulle dès la fin de l'action afin d'éviter un gaspillage inutile de ressources.

- d'autre part, vous faire appréhender des outils de développement personnel axés sur la cohérence interne, vos valeurs fondamentales et vos raisons d'être. En effet, si les techniques de gestion de crise et de régulation de l'actions sont essentielles pour gérer sa physiologie et son émotionnalité per-critique, il est également nécessaire d'avoir une "base" de résilience active en permanence, qui vous motive de l'intérieur vers l'accomplissement des actions entreprises.

- Ces deux types de techniques sont résumées sur le schéma suivant :

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Vous avez ici le choix total des outils que vous souhaitez développer. Vous pouvez suivre le canevas proposé, ou choisir un thème qui vous intéresse particulièrement. Vous pouvez faire des va-et-vient, débuter par la dernière section... Je vois cet apprentissage comme une auto-formation dans laquelle vous avez le plein contrôle. De même, pour chaque outil, les techniques et arguments proposés ne sont justement que des propositions : n'hésitez pas à tester les outils, les modifier et les adapter pour les faire correspondre à vos besoins et vos ressentis ! Si la technique de respiration abdo-relax à un effet de dynamisation sur vous, tant mieux ! Prenez le en compte et utilisez la comme tel. Lors d'une session de formation en "réel", il n'y a pas deux personnes qui développent exactement la même technique. Et c'est tant mieux ! Tout le monde a raison en développement personnel et en préparation mentale. Ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas communiquer sur sa vision d'une ou plusieurs techniques, ou partager ses ressentis avec d'autres personnes en cours de formation : cela peut permettre certaines prises de consciences, vous donner des idées d'ajustements auxquelles vous n'aviez pas pensé, et surtout, lors de la construction d'un esprit d'équipe et d'une attitude de collaboration, cela vous permet de vous rendre compte à quel point chacun est différent (comme on dit en PNL, à quel point le modèle du monde de chacun est unique et remarquable à sa façon).

Ressources et niveau de défi

Au cœur de la méthode POWER-S, le diagramme Ressources/Défi met en évidence les différences de perception d'une action à venir en fonction de notre ressenti par rapport aux forces et qualités que l'on peut utiliser pour faire face, et l'ampleur perçue de la demande.

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Tout est affaire de perception : la perception que l'on se fait de nos ressources peut être fortement amoindrie (l'impression de ne pas avoir les qualités ou compétences nécessaires) ou amplifiée (j'ai l'impression d'être l'homme/la femme de la situation malgré mes lacunes). De même, la perception du défi auquel nous sommes confrontés peut être démultipliée (je me fais toute une montagne du défi à venir, qui est objectivement moins difficile que ce que je pense) ou assourdie (je pense que le challenge n'est vraiment pas important, au risque de ne pas être prêt et/ou suffisamment activé).

En fonction du rapport entre la perception que je me fais de mes ressources et celle du défi à venir, 5 grandes zones d'évolution énergétique se profilent :

- Une zone où ma perception de la demande est équivalente à la perception que j'ai de mes ressources pour y faire face. Cette zone, que Csikszentmihalyi a nommé l'état de Flow, correspond à une activation optimale de notre fonctionnement. L'immersion dans l'action est totale, notre motivation est drivée de l'intérieur par des valeurs fortes et cohérentes, nos processus physiologiques et émotionnels sont concordants avec la demande, et les feed-backs et ajustements nécessaires sont intégrés et régulés automatiquement, offrant une sensation de totale fluidité. On a parfois l'impression, dans ces moments, d'être spectateur de nous-même, agissant en totale harmonie avec nos attentes, et très peu d'énergie dépensée. C'est d'ailleurs une zone d'économie d'énergie, puisque cette dernière est justement utilisée, sans excès. Cette zone est différente de l'euphorie, ou notre performance peut être amoindrie par un optimisme exacerbé et non cohérent avec la réalité objective.

- En bordure inférieure de la zone de Flow, on trouve une zone de récupération, où l'on a l'impression d'avoir un peu plus de ressources que le défi n'en demande. C'est une zone où il est possible de régénérer son énergie et ses réserves, de se ressourcer et de recalibrer ses processus émotionnels, soit de façon active (au cours d'une action de moindre effort avec peu d'attention allouée) soit de façon passive (respiration, relaxation, méditation ...). C'est une zone essentielle à connaitre pour deux raisons :

     - il est essentiel de se ressourcer régulièrement, en particulier dans les situations de pression importante qui s'installent dans le temps

     - méconnaitre cette zone et s'y installer trop fortement peut conduire à une désactivation des ressources, qui est notre prochaine zone inférieure sur le diagramme.

- En effet, lorsque nos ressources nous semblent très supérieures à la demande, le risque est d'entrer en apathie, de s'ennuyer. C'est par exemple le syndrome de la "mise au placard", où nous nous voyons attribuer une fonction professionnelle bien inférieure à nos capacités. L'apathie conduit à une désactivation franche des ressources, liées au monde professionnel mais aussi souvent à la sphère personnelle : on ne s'instruit plus, on ne suit plus aucun développement de soi, on ne cherche plus à manager efficacement ses émotions, ce qui conduit à un cercle vicieux et des conséquences potentiellement désastreuses. Dans cette zone, il est essentiel de refaire le point sur ses valeurs, ses besoins psychologiques, ses priorités de vie et ses raisons d'être.

- Sur l'autre versant supérieur de la zone de Flow, on trouve une partie fondamentale du diagramme : la zone de Défi. C'est la zone optimale d'apprentissage, celle où l'on se confronte à une demande un peu plus importante que la perception de nos ressources, où la prise de risque est plus ou moins importante, et où l'erreur est envisageable et même intégrée au cursus normal d'apprentissage, y compris en termes d'enseignement continu. Dans tous les cœurs de métier, et d'autant plus dans le milieu médical, il est fréquent de penser qu'une fois diplômé(e), l'apprentissage est terminé et le droit à l'erreur n'existe plus. "Je ne peux plus faire d'erreurs", "je n'ai pas le droit à l'erreur", "je dois absolument réussir cette gazométrie, trouver le bon diagnostic", etc ... Il est essentiel de comprendre et d'accepter que nous évoluons en permanence dans de nouvelles zones de défi, où le risque d'erreurs est obligatoire. Ne pas en tenir compte, c'est se confronter à deux problématiques :

     - d'une part, on risque rapidement de tunneliser son attention sur une erreur lorsqu'elle arrive. Comme je n'accepte pas qu'une erreur puisse se produire (venant de moi ou des autres par ailleurs), si elle surgit tout de même, je ne me serai pas préparé(e) à l'affronter, et mes ressources cognitives vont être dirigées uniquement sur cette prise en compte, ignorant tout le reste (et donc le fil de l'action). Cela me conduit tout droit en zone de panique.

     - d'autre part, ne pas vouloir se confronter à l'erreur conduit souvent à ne plus évoluer en zone de défi, à la jouer sécurité, et donc à se tourner uniquement vers les zones inférieures du diagramme. Puisque je ne suis plus stimulé par des challenges réguliers, je ne connais plus la zone de Flow (qui nécessite un enjeu afin de s'activer). J'évolue quelques temps dans la zone de ressourcement mais très vite, je m'ennuie, devient apathique et désactive mes ressources. Je vais alors faire des allers et retours entre zone de panique et zone d'apathie, avec une profonde sensation d'incompétence et/ou d'incompréhension.

Encore une fois, la zone de Défi fait partie intégrante d'une vie de développement et d'apprentissages. La dépénalisation de l'erreur, comme on peut le voir dans le domaine de l'aéronautique, est une avancée formidable pour la prise en compte des leçons qui surgissent des erreurs et des presqu'erreurs, et pour l'amélioration des pratiques. Nous avons le droit de faire une erreur, mais ni de la répéter, ni de ne pas la prendre en compte !

- Enfin, à l’extrême gauche du diagramme se situe la zone de panique. A ce stade, les réflexions logiques et l'utilisation de notre lobe pré-frontal (centre adaptatif) est plus que limitée, puisque nous sommes saturé(e)s par les émotions non contributives pour l'action, par le cortisol et par des surtensions musculaires de tout notre corps, entrainant une saturation du système tout entier. Le mode fight flight or freeze s'active et nous allons mettre en place une série de comportements "de survie", automatisés, afin de faire face à la menace. Il y a très peu de chances que ces comportements soient efficaces dans le fil de l'action. Si l'on prend en charge un afflux massif de blessés par exemple, et que nous passons en mode panique par manque de préparation ou de croyances en nos capacités, il est possible de conduire une prise en charge de 40 minutes sur la première victime, allant jusqu'à l'intubation ou le massage, en délaissant toutes les autres, car notre système limbique nous aura proposé un automatisme bien connu mais malheureusement non cohérent avec la logique de situation nécessaire. Avoir à l'esprit cette zone, se remémorer les moments où nous nous en sommes approchés et/ou nous avons plongé dedans, et l'organisation physiologique et émotionnelle qui nous caractérisait lors de ces instants paniques, peut nous permettre lors d'une prochaine situation de stress de mieux se comprendre, savoir lorsqu'on s'approche de cette zone et enclencher directement des outils (de préparation mentale par exemple) nous réorientant vers la zone de défi (ou de Flow).

Voila pour les notions de base de POWER-S, je vous souhaite une bonne continuation sur ce site, et si vous choisissez de continuer dans l'ordre, je vous retrouve pour la première partie : la (re)découverte de votre physiologie et de vos processus émotionnels.

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