
Projet Résilience Soignants
L'ACTIVATION DES RESSOURCES
Nous abordons ici notre capacité, en tant qu'être humain évolué, à utiliser notre lobe préfrontal afin de pré-conceptualiser un futur possible dans lequel nous avons réussi l'action à venir, puis d'utiliser cette image ressentie sur le plan émotionnel afin de définir les étapes nécessaires pour y arriver.
En effet, notre système interne possède un mode de fonctionnement similaire à celui d'il y a 200000 ans (voire beaucoup plus), c'est à dire une propension forte au survivalisme à court terme. Le but de notre système cérébral est avant tout de nous protéger et de nous permettre de survivre à notre environnement extérieur. En cela, il lui est nécessaire d'évaluer en permanence les dangers potentiels, afin de nous permettre une anticipation ou, le cas échéant, une réaction adaptée à la menace. C'est pourquoi, de façon innée, nous avons tendance à capter plus facilement les éléments à connotation négative de notre environnement. De même, lorsqu'un événement survient, nous pouvons facilement succomber à la catastrophisation cérébrale, cette faculté que nous avons d'entrevoir le pire du pire qui pourrait survenir. Bien entendue, en phase de stress et/ou de déprime, cette tendance à capter le négatif s'amplifie, et vient filtrer d'autant plus notre réalité qui peut devenir terne, d'autant que nous ne disposons souvent pas d'automatismes nous permettant de capter le positif. Pourtant, il apparait clairement que les événements de la vie en soi n'ont pas de connotation. Ils ne sont ni positifs, ni négatifs. Ils arrivent, et nous leur donnons un sens à travers les différents filtres perceptifs que nous avons vu plus haut. Le simple fait qu'il pleuve va être perçu négativement par l'homme d'affaire en costume qui court vers son bureau sans parapluie, et positivement par le fermier durant un épisode de sécheresse.
Être capable d'activer ses ressources, c'est avant tout être capable de "sortir" un temps soi peu du système de fonctionnement automatique cérébral, et d'accepter de voir du positif dans l'afflux de négativisme sociétal dont nous sommes continuellement bombardés. Nous n'aborderons pas ici toutes les techniques qui existent, mais s'il en est une que je vous conseille, et qui est d'une simplicité aussi déconcertante que son efficacité, c'est de tenir un journal sur lequel vous notez vos moments de satisfaction. Ces petits moments qui ont été vécus comme positif dans votre journée, même (et surtout) s'ils vous sont apparus anodins de prime abord.
Nous allons ici nous intéresser à un exercice puissant de visualisation mentale, que l'on appelle la Projection, c'est à dire utiliser nos capacités créatives pour entrevoir un futur possible dans lequel notre objectif a été atteint.
La Projection Mentale
Voici un des exercices phares de la préparation mentale et de l'optimisation des performances, connue et maitrisée par tous les grands sportifs de haut niveau. D'ailleurs, pour les anglophones (en particulier amateurs de golf), je vous laisse visualiser cette vidéo en avance de phase, où Jason Day, un des meilleurs joueurs mondiaux, explique sa routine de swing :
Vous avez pu entrevoir ici un des fondements de cette technique : je prévisualise la réussite d'une action, puis je visualise les étapes nécessaires pour y arriver, tout en ayant pré-calibré mes ressources vers la réussites. En effet, comme le souligne le Professeur Antonio Damasio :

En sommes, prévisualiser la réussite d'une action nous permet de nous mettre dans les meilleures conditions physiologiques et émotionnelles, nous orientant ainsi vers la réussite réelle. L'inverse étant également vrai : prévisualiser l'échec d'une action diminue fortement nos chances de réussites, puisque nous créons dans notre esprit une prophétie liée à un état neuronal particulier, qui va définir tout un ensemble de comportements et de tensions délétères pour la réussite de l'action.
LA PERFORMANCE MENTALE EN ACTION
Dans ce dernier module, nous abordons notre capacité à améliorer notre performance mentale au cours de l'action elle-même, grâce à des outils qui nous permettent de définir notre concentration optimale, d'orienter nos processus attentionnels et de savoir quand commence l'action et quand elle se termine. Sans ces éléments, le risque est grand de sortir du bon mode de concentration et de s'orienter vers des modes inefficaces, délétères pour l'action en cours.
L'exercice que nous allons aborder ici est simple : définir une action possible ou probable en anticipation afin de connaitre les modalités de déclenchement et surtout de sortie de l'action, permettant d'une part d'y entrer en pleine efficacité, d'autre part d'en sortir au bon moment (et pas avant la fin), et en plus de pouvoir faire un break avec l'action, puisqu'on la sait terminée, afin d'entrer dans une phase d'acceptation des résultats et, si besoin, dans une nouvelle phase d'action.