POWER-S

Programme LIFE
Courants d'influence
Comme nous l’avons précédemment abordé, la stratégie POWER découle d’une part d’une modélisation d’expertise, et d’autre part de la mise en comparaison des modèles obtenus avec des courants de développement personnel et d’optimisation des performances. Je vous propose de découvrir les cinq principaux : la Psychologie Positive, la Programmation Neuro-Linguistique, l’Approche Orientée Solution, la Communication Non-Violente et l’Analyse Transactionnelle.
LA PSYCHOLOGIE POSITIVE
Derrière ce titre qui pourrait rappeler celle de la “pensée positive” ou de la méthode Coué se cache toute une stratégie de recherche autour de l’amélioration du bien-être et de la performance des individus. D’ailleurs, la Psychologie Positive porte également le nom de “Science de la Performance Optimale, Individuelle et Collective”.
Dans les années 1970-1990, le Psychologue Martin E.P. Seligman (nous abrégerons à Martin Seligman par la suite) s’interroge sur l’orientation relativement pathologique de la psychologie, mettant en exergue que la psychologie de l’époque, cherchant principalement à retirer les aspects pathologiques de l’individu, n’assure pas pour autant un épanouissement personnel ni un bien-être à long terme. Ce dernier terme est d’ailleurs, à cette période, très peu développé et défini. A vrai dire, il y a fort à parier que vous ayez également beaucoup de mal à donner une définition concrète du bien-être, si vous n’avez jamais abordé les travaux de la psychologie positive, puisque cette notion est aussi cruciale pour notre psyché qu’elle est floue et possède des sous-composantes que nous n’appréhendons pas de façon consciente. J’utilise souvent une analogie avec un verre de jus. Si vous voulez un verre de jus de pomme et que vous disposez devant vous d’un verre rempli d’eau, vider l’eau ne la remplacera pas par de la pomme. Vous aurez juste un verre vide. Et si vous voulez remplir votre verre, encore faut-il savoir ou trouver le jus, ce qui demande un minimum de travail en amont. Vous ne pouvez pas attendre et espérer que le verre se remplisse tout seul, vous allez devoir développer tout un plan d’action. De même, cela ne sert à rien de mettre en place tout un travail pour remplir votre verre de jus de pomme, si finalement vous préférez le jus de fraise.
Les travaux de Martin Seligman et de ses équipes sont venues à la conclusion qu’ôter les aspects “négatifs” de notre existence, le stress à excès, l’anxiété, la déprime, la dépression … n’apporte pas forcément le bonheur, et crée souvent une sorte de “neutralité”. Son travail s’est donc orienté vers l’autre partie du spectre : nous savons bien ce qui rend les gens malheureux et comment lever une partie de ce malheur, nous allons maintenant chercher à comprendre ce qui rend les gens heureux et quelles sont les composantes de ce bien-être. Bien-être qui s’associe, logiquement, à la performance développée dans les activités entreprises, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel.
Alors à la tête de l’American Psychological Association en 1998, il fonde la discipline de la Psychologie Positive, et s’oriente vers la compréhension des éléments qui rendent les gens heureux, performants, résiliants et optimistes. Cette approche, menée par de nombreux scientifiques et chercheurs, a immédiatement développé une stratégie “evidence-based” : il ne s’agit pas de faire des suppositions, il est nécessaire de valider ces dernières et de faire la part des choses en corrélations et causalités. Nous faisons l’amalgame au quotidien, et pourtant ces deux termes sont strictement différents : il y a corrélation quand deux événements sont constatés en même temps, sans forcément de causalité entre et l’autre. Il y a causalité quand un événement cause un second. Une étude a montré que 87% des personnes qui réussissent une tentative de suicide portent une montre à leur bras gauche. C’est une corrélation sans lien de causalité. Par contre, le tabac est un facteur causal reconnu de cancer du poumon sur le plan statistique. En termes de psychologie, et en particulier dans le domaine de l’étude du bien-être et de la performance, il peut être très difficile de faire la part des choses entre corrélation et causalité. C’est pourquoi toutes les formations en Psychologie Positive comprennent un module dédié à la recherche et à la compréhension des articles et revues scientifiques : une démarche inscrite dans le courant de psychologie expérimentale, basée sur la validation d’hypothèses.
Parmi les secteurs de recherche les plus importants de la Psychologie positive, on retrouve :
→ L’étude de la Résilience, qui correspond à la faculté de faire face à l’adversité, de s’adapter tout en faisant preuve de flexibilité cognitive
→ L’étude de l’Optimisme, qui semble être statistiquement associé à l’amélioration du Bien-Être et de l’efficacité, et qui s’avère être une compétence améliorable plutôt qu’un trait fixe
→ Le travail autour des émotions, en particulier la compréhension et l’intégration émotionnelle dans le champs d’action afin d’améliorer notre capacité d’auto-contrôle
→ La Présence Attentive, qui est la capacité à être présent à ce que l’on fait et à diriger notre focus attentionnel vers les éléments pertinents tout en évitant de tunneliser sur les distracteurs
→ Le Sens que l’on donne à sa vie et l’engagement que l’on crée autour d’objectifs à long terme, buts et missions de vie
→ L’étude de la Résilience, qui correspond à la faculté de faire face à l’adversité, de s’adapter tout en faisant preuve de flexibilité cognitive
→ La définition du Bien-être par l’étude de milliers (voire millions) d’individus en étudiant les uns après les autres les différents facteurs potentiels d’explication de leur perception de réussites ou d’échecs.
→ L’étude et la conceptualisation d’un modèle de forces de caractères, traits de notre personnalité qui nous permettent de tirer au maximum profit des situations en utilisant nos atouts majeurs. Nous aborderons dans le chapitre de travail de développement personnel l’étude de vos forces de caractère principales.
→ L’étude de la puissance des relations dans l’amélioration du bien-être et de la performance
Les recherches menées par Martin Seligman ont permis d’élaborer un modèle de développement du bien-être à long terme, regroupé sous l’acronyme PERMA :

→ Les émotions Positives permettent d’améliorer notre humeur et de contrebalancer la surcharge d’activation ortho-sympathique de nos vies fortement sous pression. Elles sont un facteur majeur du bien-être global, mais force est de constater qu’elles ne représentent qu’un certain pourcentage de ce dernier. Sinon, nous serions tous sous LSD et la vie serait parfaite !
→ L’Engagement correspond à la capacité de vivre des expériences enrichissantes, liées à nos valeurs fondamentales et connectées à des buts importants, voire une ou plusieurs missions de vie. Cet engagement nécessite de définir des activités dans lesquelles nous pouvons être pleinement présent, enrichir et déployer nos compétences, et atteindre un état de performance optimale (l’état de Flow, que nous verrons ci-après).
→ Avoir des Relations harmonieuses et enrichissantes sont le troisième élément mis en avant par le modèle pour développer son bien-être. Harmonieuse sous entend que les personnes avec lesquelles nous sommes proches correspondent à nos valeurs et à nos idéaux. Enrichissantes qu’elles nous apportent quelque chose de positif et que nous pouvons également leur apporter des éléments constructifs. Lorsque vous mettez en place vos objectifs de vie, en particulier sur le long terme, il est nécessaire de vérifier si les groupes dans lesquels vous évoluez vont adhérer à vos changements et développements, au risque de devoir soit changer vos plans, soit changer vos groupes…
→ Pour que vos actions soient motivées de l’intérieur et génèrent du bien-être, il faut qu’elles aient un Sens (Meaning en Anglais), c’est à dire qu’elles soient connectées à un but ultime ou à long terme, en résonance avec vos valeurs fondamentales, et puisant dans vos forces de caractère principales. Accomplir des actions quotidiennes sans but précis, sans Sens, revient à tourner en rond dans son présent, déconnecté de son futur. Or, vous devez être capable de lier vos actions importantes de la journée avec ce que vous voulez construire pour vous, votre famille, votre communauté, ou la planète dans son ensemble. Contribuer, apporter une valeur ajoutée au monde.
→ Enfin, l’Accomplissement correspond à la capacité non seulement à se fixer des objectifs cohérents, réalistes et ambitieux, mais aussi et surtout à les atteindre, et à s’en féliciter (ou à savoir bifurquer en cas de non possibilité, et de savoir se féliciter de ce changement plutôt que de se morfondre). Nous sommes souvent très fort pour nous auto-flageller ou nous lamenter sur nos “échecs”, mais nous ne nous complimentons jamais (et ne complimentons sincèrement les autres) pour nos réussites, même et surtout mineures. Pourtant, cette constatation de nos capacités et de nos compétences est indispensable pour progresser et s’épanouir.
Comme vous le verrez, l’ensemble de la stratégie POWER s’imprègne des concepts fondamentaux de la Psychologie Positive, mais il y a deux points qu’il me semble primordial de développer de façon plus approfondie dans ces notions : les notions de Résilience et d’Optimisme.
LA PROGRAMMATION NEURO-LINGUISTIQUE
Développée initialement par John Grinder et Richard Bandler aux Etats-Unis dans les années 1970 , puis développée par d’autres auteurs dont Robert Dilts, la PNL est née de la modélisation d’expertise initiale de plusieurs référents dans le domaine de la prise en charge médicale, dont le psychiatre Milton Erickson, fondateur de la méthode d’hypnose Ericksonienne, le psychiatre et psychothérapeute Fritz Pelrs, fondateur de la Gestalt-Thérapie, et la psychothérapeute familiale Virginia Satir. Cette modélisation, qui vise à comprendre comment des personnes expertes dans leur domaine réussissent à obtenir des résultats très positifs dans leurs actions, va conduire d’une part à la création d’une méthodologie centrée sur le “méta-modèle”, modèle de compréhension des processus cognitifs impliqués dans les prises de décision et le traitement des informations. D’autre part, la PNL va chercher à comprendre les blocages internes qui expliquent pourquoi les personnes effectuent de mauvaises performances ou se désengagent de l’action, dans tous les domaines, en proposant le concept de croyances limitantes : notre perception du monde est modelée par les croyances que nous avons vis-à-vis de ce dernier, des autres et de nous-même. Ces croyances ne sont ni vrais, ni fausses, mais peuvent potentialiser nos actions, ou au contraire nous freiner.
La PNL cherche à comprendre les représentations mentales et les comportements automatisés des personnes, c’est à dire les processus cognitifs qui orientent les dynamiques décisionnelles en lien avec nos filtres internes (croyances, préjugés, intuitions … ) et les réactions qui en découlent, parfois situées en dehors de notre champs de conscience.
La Programmation Neuro-Linguistique repose sur plusieurs présupposés, qui correspondent à des principes fondamentaux retrouvés chez les êtres humains (qui ne présentent pas de composantes pathologiques et/ou anatomiques déficitaires), dont les plus importantes sont :
→ La carte n’est pas le territoire : notre représentation du monde ne reflète pas la réalité, mais seulement notre interprétation en fonction de nos expériences et filtres cognitifs. Nous évoluons dans un monde qui ne correspond pas à ce que nous pensons de lui, mais, n’ayant pas conscience de cet écart, nous estimons que notre représentation du monde doit être la réalité. Plus le modèle du monde d’une personne est restreint, moins elle a de latitude pour agir, puisqu’elle est limitée dans sa perception par la force de ses croyances.
→ Tout comportement est motivé par une intention positive (personnelle) : notre inconscient nous pousse a effectuer le meilleur choix possible en fonction des données disponibles et de nos pulsions internes. L’intention positive étant strictement personnelle et potentiellement liée à des processus émotionnels délétères, elle peut conduire à des comportements totalement défaillants et/ou contre-productifs, pour soi comme pour autrui.
→ Nous faisons tous, à un instant précis, le meilleur choix compte tenu du contexte et de la perception de nos ressources : lorsque nous sommes face à plusieurs opportunités, notre choix s’effectue sous un processus émotionnel précis et en fonction des informations disponibles. Ce qui nous fait regretter nos choix, ce sont généralement les informations qui arrivent à postériori : soit des informations qui auraient pu orienter notre choix initial mais dont nous ne disposions pas alors, soit des informations qui viennent des conséquences du choix effectué, et que nous n’avions pas prévu. Un des buts de la PNL est d’offrir plus de choix aux personnes, et de meilleurs capacités à visualiser les conséquences potentielles de ces choix, tout en assumant ces conséquences.
→ On ne peut pas ne pas communiquer : lors de toute interaction, il est impossible de ne pas faire passer un message. Même si je choisis de ne pas parler avec quelqu’un, j’envoie des informations qui seront interprétées et évaluées. Les conséquences du choix de vos facultés communicationnelles sont sous votre responsabilité, même (et parfois surtout) quand vous faites le choix de ne pas vous exprimer.
→ Il n’y a pas d’échecs, seulement du feedback : considérer un résultat non attendu comme un échec est source de stress et n’apporte généralement aucune contribution. Visualiser un résultat non attendu comme tel permet d’améliorer la phase d’acceptation et de rapidement réorienter son attention vers les nouvelles informations disponibles, et les comportements à mettre en oeuvre. Cela conduit à intégrer ces résultats dans le champs de l’action et ainsi d’inclure les conséquences de ces “échecs perçus” dans nos nouvelles actions. Paradoxalement, ne pas voir l’échec comme tel permet de mieux les appréhender et les prendre en charge.
→ Toute personne dispose des ressources potentielles pour réussir ses objectifs : sous réserves que nos objectifs soient réalistes, nous avons la capacité de les mettre en oeuvre sur un plan théorique. Ce qui nous manque généralement, c’est l’accès à ces ressources, et la mise en place de plans d’action efficaces et cohérents.
→ Nous ne sommes pas nos comportements : lorsque nous jugeons autrui, nous nous basons sur ses comportements sans prendre en compte ses processus cérébraux. A l’inverse, nous nous évaluons en fonction de nos intentions, et non de nos comportements. Si un de ces derniers conduit à un résultat non attendu, nous chercherons à nous justifier en fonction de notre intention initiale, mais nous ne cherchons pas à connaitre l’intention des autres avant de les juger. Développer sa communication et sa compréhension d’autrui passe par la recherche des intentions qui se cachent derrière les comportements des autres, et la prise en compte des conséquences de nos propres comportements sur autrui.
→ Le corps et l’esprit sont deux processus systémiques interconnectés et interdépendants, et appartiennent à un même système global : il est illusoire de chercher à développer les compétences de notre esprit ou de notre corps en délaissant totalement l’autre processus. Une des volontés de l’être humain est de vivre longtemps, et en bonne santé physique et mentale. Négliger un des sous-système va drastiquement diminuer cette espérance, que ce soit en délaissant la partie physique, au risque de subir de nombreuses maladies coronariennes, vasculaires … ou la partie mentale et spirituelle, conduisant soit à des démences variées, soit à une vie pauvre de sens et une dépression.
→ Le sens de la conversation est orientée par la réponse que l’on obtient, et non l’intention de départ : peu importe le message que vous souhaitez faire passer, la réponse que vous obtenez en termes linguistiques ou comportementaux devra forcément définir votre nouvelle référence, sur laquelle vous baserez votre action suivante. Si vous lancez une séquence d’intubation rapide en demandant à un collègue de “préparer l’hypno”, et qu’il prépare une ampoule d’hypnovel et non d’hypnomidate, et d’autant plus s’il l’injecte, votre intention n’a pas été bien retranscrite de façon communicationnelle.
Ces présupposés impliquent pour certains une vrai remise en question de nos modes de fonctionnement et de nos croyances, mais peuvent à terme améliorer considérablement nos interactions avec autrui et la qualité de fonctionnement en groupe (et à titre personnel par ailleurs).
Le dernier aspect que nous aborderons dans le cadre de la PNL est celui des niveaux logiques. Robert Dilts particulièrement a beaucoup travaillé à la compréhension des structures de processus cognitifs et comportementaux qui nous permettent d’évoluer au sein d’un système bien plus complexe (le monde qui nous entoure), et a défini une pyramide de “niveaux logiques de la concience” :

→ Nous évoluons au sein d’un environnement sur lequel nous n’avons qu’une influence potentielle. Nous le reverrons plus tard au sein des techniques de développement, mais il est d’ores et déjà essentiel de comprendre que nous n’avons aucun contrôle sur tout ce qui se situe en dehors de notre corps, uniquement une influence potentielle, et que cette influence dépend de la qualité de contrôle de nos propres processus cognitifs et comportementaux.
→ Nous évoluons dans cet environnement au travers de nos comportements, que ce soit nos mouvements, nos gestes, notre posture, notre langage, nos expressions faciales …
→ Ces comportements dépendent de nos capacités et des stratégies comportementales que nous avons développées.
→ Ces dernières sont sous l’influence directe de nos croyances, en nous-même, dans les autres et dans l’environnement. Toutes mes actions sont basées sur les croyances que j’ai en mes capacités de réussite. Les croyances vont projeter des pensées liées à mes capacités potentielles, et donc influencer la qualité de mes comportements réels : si je crois que je n’ai pas la capacité de réussir telle action, je vais me placer dans un processus cognitif en lien avec la crainte de l’échec, suspectée par mon manque de croyance en mes capacités. Ce processus cognitif, associé à des émotions et des tensions musculaires automatiques, risque de nous faire désengager de l’action ou de conduire à un résultat non attendu, créant une prophétie auto-réalisatrice. A l’inverse, si j’ai foi en mes capacités, je développe une attitude, une posture et tout un ensemble de processus émotionnels et cognitifs qui me placent dans les meilleures dispositions pour réussir.
→ Au plus profond de mon identité se trouve mon système de valeurs, dont les valeurs fondamentales forment le coeur identitaire. Les valeurs sont des croyances stables en rapport avec des notions fondamentales de vie : la liberté, l’auto-discipline, la sagesse. Nous avons tous un système de valeurs unique, et une compréhension unique des concepts qui se cachent derrière chacune d’elles. Comprendre ses valeurs, et en particulier la hiérarchie qui existe au sein de mon système, permet d’une part de développer des activités qui me permettent de nourrir mes valeurs fondamentales, en orientant mon énergie prioritairement vers les actions qui sont en lien avec ces dernières, et d’autre part de mieux assumer mes choix, puisque mes actions seront orientées vers ce qui est le plus important pour moi. Ne pas connaitre sa hiérarchie de valeurs est à fort risque de créer un conflit inconscient, lorsque un choix impliquant deux valeurs non compatibles doit être effectué. Si je connais ma hiérarchie, mon choix sera orienté par cette dernière et je serai prêt à assumer plus facilement les conséquences de ce dernier. Sans connaissance des valeurs les plus importantes pour moi, j’effectuerai mon choix au hasard, et/ou je ne choisirai rien, laissant le bénéfice des décisions à d’autres (ne pas décider, c’est laisser les autres décider à ma place … généralement dans leur intérêt et non le mien). Lorsque l’on se pose la question “Qui suis-je?”, le système de valeurs fondamentales est une bonne représentation de la réponse.
→ Tous nos comportements, croyances, stratégies … s’inscrivent dans une volonté de contribuer au monde, d’une façon ou d’une autre. Cette contribution est associée à une ou plusieurs “missions de vie”, des objectifs à très long terme dont le but se situe au-delà du Soi : améliorer le bien-être d’autrui, générer plus de satisfaction dans le monde … De la même façon, des question d’ordre plus spirituelle émergent à ce niveau, de type “qu’elle est ma place dans le monde?”, “Pourquoi suis-je sur Terre?”, dont les réponses ne peuvent émaner que de Soi, et vont orienter tous les autres niveaux.
La connaissance des niveaux logiques et la compréhension du niveau de chaque processus est intéressante pour ne pas commettre d’amalgames, sources de conflits internes et/ou externes. En effet, nous confondons souvent plusieurs niveaux, ce qui conduit à une baisse d’efficacité à court et à long terme en regard de nos buts. Fumer par exemple est un bon exemple de comportement, en lien avec des stratégies qui reposent sur tout un système de croyances, que l’on a tendance à identitariser (“je suis un fumeur”). Placer au niveau de l’identité des comportements, des croyances ou des rôles sociaux est à fort risque de créer une brèche identitaire lorsque ces rôles ou capacités disparaissent.
Comme vous pourrez le constater, la PNL imprègne de nombreuses techniques et courants de développement personnel. Il est essentiel de coupler les apprentissages de ces méthodes d’amélioration des pratiques personnelles et de groupe avec les nouvelles connaissances en matières de neurosciences cognitives, au risque, le cas échéant, de s’orienter vers l’ésotérisme. La PNL est un formidable outil de compréhension de soi et d’amélioration des interactions, sous réserves de s’inclure dans une démarche rationnelle et cohérente. C’est dans cette optique qu’elle s’inscrit comme un des outils principaux de la stratégie POWER, et en particulier le Programme LIFE.
L'APPROCHE ORIENTÉE SOLUTION
Les thérapies brèves centrées sur les solutions sont nées dans les années 1980, peu après la PNL. Elles sont issues du travail du thérapeute Steve de Shazer, qui prend conscience de la puissance d’une focalisation vers l’espace solution pour résoudre les problématiques de ses patients. En effet, là où les thérapies classiques tendent à garder le focus sur l’espace problème, et à comprendre en détail les causes possibles de ce dernier (parfois en remontant jusqu’à l’enfance profonde), l’approche orientée solution (AOS) oriente les patients vers un espace potentiel où le problème n’est plus présent : l’espace solution, ce qui oblige la personne à comprendre les composantes de cet espace. En effet, beaucoup savent ce dont ils souhaitent se débarrasser, mais pas forcément ce qu’ils espèrent trouver à la place. Je ne veux plus être stressé par mon travail, mais comment est-ce que je vois une journée type qui se déroule sereinement ?
L’AOS implique de prendre conscience de son implication dans la problématique, et donc de récupérer une influence sur la résolution du problème :

Lorsque nous n'avons pas conscience du problème, ou lorsque nous le dénions, nous nous plaçons dans la situation la plus délicate : l'ignorance inactive (le déni correspond par ailleurs au plus bas niveau des mécanismes de défense psychologique objectivés en psychologie cognitive). Si je ne sais pas quel est le problème, ou si je refuse de le voir en face, je ne peux alors pas assumer la part de responsabilité que j'exerce sur sa survenue et ses conséquences. Sans aucune responsabilité, je suis une « victime passive », c'est à dire que ma sortie de problème dépend totalement des autres, ce qui est totalement délétère sur le plan psychologique et motivationnel.
A un niveau juste supérieur, chercher à se justifier, souvent de façon agressive, consiste à aller chercher des explications de la survenue du problème à l'extérieur, de blâmer les circonstances, l'environnement, et surtout les autres. A ce niveau, il est important de modifier sa façon d'aborder les problématiques sur un mode plus conscient (en utilisant notre cerveau pré-frontal, analytique, plutôt que notre système émotionnel), car les modes de fonctionnements conscients-rationnels et inconscients-émotionnels ont leurs propres agenda et priorités dans la justification d'un événement :

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Lorsque nous utilisons notre système rationnel (en bleu, niveau pré-frontal), nous allons d'abord chercher à savoir si le problème est de notre fait. Quelle est notre rôle, notre part de responsabilités dans la survenue du problème ? Si je trouve une réponse, je peux appliquer immédiatement une contre-mesure, puisque je suis autonome sur ce qui me concerne directement. Si je ne trouve pas de réponses, j'analyse d'abord les composantes environnementales, puis enfin je cherche à comprendre l'implication des autres dans la dynamique globale de la survenue d'un problème. Dans cette cinétique, j'ai une puissante capacité d'adaptation et de décision, puisque je me focalise d'abord sur ce que je peux mettre en place, tout en restant objectivement critique ! Le but n'est pas de s'auto-flageller en permanence, mais seulement de reporter son attention sur ce que l'on peut influencer.
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Si nous laissons notre système émotionnel prendre le contrôle du processus de justification, il va d'abord impliquer les autres : c'est leur faute si nous en sommes là, je n'y suis pour rien, je n'ai malheureusement rien pu faire. Si les autres ne sont pas impliqués, les circonstances peuvent l'être : c'est parce qu'il s'est mis à pleuvoir que mes contrats sont trempés, la météo n'était pas exacte comme d'habitude … Pour notre système limbique, il est si improbable que je puisse avoir ma part de responsabilité dans le problème que je vais ruminer sur les autres conséquences en boucle, perdant toute autonomie et implication dans un éventuel processus de solution.
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La bascule s'effectue lorsque l'on prend conscience et du problème, et de notre part de responsabilité dans sa survenue, et dans les possibilités qui s'offrent à nous pour s'orienter vers la solution. A chaque instant, nous avons le choix de l'endroit où nous orientons notre attention. Choisir consciemment de se focaliser sur les solutions potentielles va être largement plus constructif, sous réserves d'avoir au préalable accepté ce qui est sous notre contrôle. J'ai beaucoup de travail lorsque je prends mes gardes, et je me retrouve souvent avec de nombreux patients à gérer alors que je ne vois pas ce problème chez les autres. Si je fonctionne en mode émotionnel, je peux me dire que les autres ne travaillent pas, sont des fainéants, ou que je n'ai pas de chance, les patients difficiles sont toujours pour moi. Une analyse objective de mes comportements pourrait me montrer que, ne disant jamais non et acceptant toutes les requêtes venant de l'extérieur (mode de fonctionnement classique des personnalités empathiques, comme nous le verrons ultérieurement), j'ai tendance à accumuler plus de travail que je ne peux en effectuer, et passer en mode multi-tâche, moins efficace dans l'action. La prise de conscience va s'effectuer sur mon implication dans le problème : je dois apprendre à ré-orienter et à dire non, et assumer les conséquences de ce choix là : les autres personnes (habitué à mon fonctionnement standard) vont peut être trouver que j'ai changé, que je suis moins disponible qu'avant … Compréhension, implication, responsabilité et assumer sont les maitres-mots de cette phase critique et essentielle de notre développement, dans toutes les phases et tous les domaines de notre vie.
Une fois que je me suis ré-orienté dans l'espace solution, je vais pouvoir élaborer des plans d'actions cohérents et concrets, appuyés sur mes besoins, mes valeurs et mon identité profonde. On retrouve ici le besoin essentiel de se connaître et de comprendre sa structure interne profonde, en particulier ses besoins fondamentaux et ses forces de caractères, car les problématiques sont souvent liées à des conflits de valeurs, difficiles à gérer si je ne connais pas la hiérarchie et les priorités qui régissent ces dernières. Dans l'exemple précédemment, mes valeurs de professionnalisme, d'aide à autrui, d'altruisme et de sérénité sont en conflits. « Choisir » veut dire assumer les conséquences des choix, et orienter son énergie en direction d'une source plutôt que d'une autre,ce qui créera forcément des résultats dans le monde extérieur.
Au dernier « niveau » de fonctionnement optimal, je vais agir de façon pro-active, en anticipant les problèmes par l'analyse de mes propres fonctionnements et en travaillant sur moi pour me créer les opportunités les plus cohérentes avec ce que je désire. Je vais conceptualiser ce que je veux pour moi, les plans d'actions nécessaire pour y parvenir, et me mettre à agir plutôt qu'attendre, en acceptant la marge d'erreur obligatoire dans tout développement et en sachant m'adapter en permanence aux résultats et aux feed-back.
L'ANALYSE TRANSACTIONNELLE
Cette théorie, basée sur une observation des comportements lors des interactions sociales, en particulier sur le lieu de travail, a été mise au point par le Dr Eric Berne, médecin psychiatre et psychanalyste, au début des années 1960. Le but de l'analyse transactionnelle est justement de comprendre les « transactions » qui se passent entre personnes lors d'une interaction, en fonction des processus comportementaux adaptatifs que les différents protagonistes présentent. En effet, en fonction de leurs antécédents, de leur éducation et des processus motivationnels en cours (concept que nous aborderons par la suite), les gens vont évoluer en fonction de différents « états du Moi » :

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Une relation normale sur le lieu de travail implique deux personnes qui évoluent en adultes responsables, c'est à dire avec un style communicationnel précis, basé sur des faits, et capable d'empathie et de compréhension d'autrui tout en sachant placer des limites.
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Le risque principal d'un état adulte exacerbé est de sembler déshumanisé, sans compréhension des émotions d'autrui, ce qui peut être contre-productif dans une équipe avec plusieurs personnalités empathiques (concept abordé ultérieurement).
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A partir du moment où nous sortons du mode adulte, nous allons évoluer en mode parent ou enfant, en fonction d'une part du statut hiérarchique, mais également de nos résurgences passées (en particulier de l'enfance). 5 sous-groupes sont objectivés par l'analyse transactionnelle : deux profils adultes et trois profils enfants :
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Le parent nourricier se comporte de façon sécuritaire auprès de ses équipes. Il peut avoir une tendance permissive, prenant soin d'autrui et apportant de la « nourriture affective » à ses équipes. Mais il peut également prendre le rôle du sauveur (du triangle de Karpman) et déresponsabiliser ses équipes, limiter sa délégation et proposer son aide alors qu'elle n'est pas sollicitée, ce qui peut l'entrainer dans des difficultés de positionnement par rapport à ses équipes. Le chef qui évolue en parent nourricier de façon régulière doit apprendre à poser des règles et à limiter sa tendance à aider autrui.
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Le parent normatif est celui qui fixe des règles claires et structurées. Il peut s'appuyer sur des stratégies de délégation concrètes, et des règles cohérentes avec son équipes, inscrites dans un consensus de groupe. A l’extrême, il peut devenir persécuteur, « la loi, c'est moi », et ne laisser aucune marge de manœuvre à ses équipes, imposant son dictat. Un chef à tendance normative doit apprendre à insérer un peu plus d'affectif dans ses interactions, et à structurer ses règles avec l'appui et la réflexion de ses équipes.
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L'enfant rebelle va répondre aux exigences extérieures de façon ludique ou agressive. Affranchi, il va savoir comment dire non et se faire force de proposition afin de proposer ses propres idées. S'il évolue en mode guerroyant, il aura tendance à entrer régulièrement en conflit avec l'autorité, mais de façon non constructive, avec pour seul but de désengager l'action. Il est important lorsqu'on évolue régulièrement en enfant rebelle, de savoir accepter certaines contraintes et de faire preuve de flexibilité cognitive. Il est parfois plus intéressant d'écouter d'abord et d'élaborer un plan par la suite, plutôt que de s'opposer directement à l'autorité.
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L'enfant soumis accepte l'autorité. Ce peut être une bonne chose s'il prend le partie de s'adapter à la contrainte tout en gardant une certaine marge de manœuvre. Le risque d'une évolution en enfant soumis reste de passer dans un statut de victime et de subir l'autorité de façon passive, sans aucune remise en question ni marge d'adaptation. Lorsque l'on évolue régulièrement dans un statut d'enfant soumis, il est important de garder une marge d'évolution et de savoir se faire également force de proposition, s'impliquer dans les dynamiques de groupe et comprendre les enjeux à haut niveau.
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Enfin, l'enfant libre a tendance à se détacher de près ou de loin de l'autorité, afin de mettre en place ses propres processus. Cela peut engendrer une forte créativité et spontanéité, ce qui peut être intéressant dans le cadre d'une section de Recherche et Développement (R&D). Le risque d'un enfant libre est de prendre trop d'indépendance, de devenir totalement égocentré et détaché des objectifs de l'équipe et de passer pour inadapté. Une personne évoluant régulièrement en enfant libre doit apprendre à se raccrocher à l'équipe et reprendre régulièrement en considération les objectifs du groupe. Il peut en parallèle continuer à mettre en place de nouveaux modus operandi, sous réserves que cela apporte au groupe et que cela se face sous la tutelle de la hiérarchie (au risque de passer pour un cow-boy du service qui agit en solitaire, ce qui correspond souvent à un gaspillage d'énergie).
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Connaitre ses tendances permet de mieux comprendre les jeux psychologiques en cours dans les interactions d'équipe, et de s'adapter en conséquence. En position de leader, connaître les tendances des autres va vous permettre d'interagir avec eux dans le meilleur canal, voire de les ré-orienter vers un mode de fonctionnement plus adapté pour l'équipe.